Une fois de plus, les gens ont soutenu la Fondation de l’Ermitage. Mercredi soir, quelque 375 personnes ont répondu à l’invitation de l’organisme en participant au 36e cocktail-bénéfice tenu au centre communautaire d’Arthabaska. Leur générosité a permis une récolte de 105 000 $.

La soirée avait comme thème «Étranger à soi-même», évoquant ainsi la maladie d’Alzheimer, une réalité bien présente dans les trois centres d’hébergement du Chêne, du Roseau et de Warwick. «80% des résidents de nos centres éprouvent des déficits cognitifs», a fait savoir le président de la Fondation de l’Ermitage, Philippe Rancourt.

Philippe Rancourt, président de la Fondation de l’Ermitage (Photo www.lanouvelle.net)

Au Québec, a-t-il précisé, 77 000 personnes souffrent d’Alzheimer. «Ce nombre, dans une quinzaine d’années, grimpera à 130 000. C’est beaucoup», a-t-il observé.

Cette année, la Fondation de l’Ermitage investira 250 000 $ puisés dans ses coffres dans le projet de mise à niveau des deux unités centrales du Centre d’hébergement du Chêne. «Nos établissements ressemblent encore plus à une institution qu’à une véritable maison pour aînés, qu’à un foyer. On a des endroits sans vie auxquels on veut en donner», a fait valoir le président.

De voir des personnes errer à la dérive dans un corridor lui fait mal au cœur. «On les sent perdus. Alors, on veut les raccrocher. Au fond, les personnes âgées ont besoin de repères. Dans leur tête, elles n’ont pas 80 ou 85 ans, elles en ont 20 ou 30. Ce sont de jeunes mamans ou des menuisiers. On veut les rejoindre dans leur réalité», a expliqué M. Rancourt.

D’où, par exemple, l’aménagement d’une pouponnière où la personne pourra prendre une poupée comme s’il s’agissait d’un bébé. «On sait qu’elles ne peuvent plus nécessairement nommer les choses, mais elles peuvent les vivre. L’objectif est d’améliorer leur qualité de vie au quotidien», a-t-il indiqué.

Un projet de 250 000 $ au Centre d’hébergement du Chêne (Photo www.lanouvelle.net)

Aménager une salle à manger avec des meubles d’époque en bois, décorer les lieux avec des photos de la ville, des repères, voilà d’autres exemples d’aménagement.

«C’est pour cela que vous êtes ici ce soir, a lancé Philippe Rancourt aux convives. C’est pour cela la campagne de financement. Vous êtes des complices de ce projet, complices du bonheur qu’on donnera à ces personnes qu’on héberge chez nous.»

Expérience

Les participants au cocktail-bénéfice ont pu vivre une expérience particulière. À leur arrivée, on les a photographiés pour ensuite les vieillir d’une trentaine d’années. «On vous fait vivre l’expérience des personnes souffrant d’Alzheimer qui ne se reconnaissent plus», a souligné M. Rancourt qui s’est prêté lui-même au jeu.

Tout comme d’ailleurs, les coprésidents d’honneur de la campagne 2019-2020, Virginie Bonura et Frédérick Léger-Schonbeck qui, par le truchement d’une vidéo, ont livré un message comme s’ils présentaient des troubles cognitifs.

On a fait vivre l’expérience des personnes souffrant d’Alzheimer qui ne se reconnaissent plus. (Photo www.lanouvelle.net)

Ingrid St-Pierre, en vidéo aussi, a interprété sa touchante chanson Les ficelles. «La chanson traite de la maladie d’Alzheimer, a signalé Philippe Rancourt. Elle parle de nouer des ficelles. Les gens ne se souviennent plus les mots, les noms des choses et des gens. C’est beaucoup notre clientèle. Avec notre projet pour le Chêne, on veut nouer des ficelles.»

Il ne reste maintenant qu’une activité, le souper dégustation en mars, pour clore la campagne annuelle pour laquelle on a fixé un objectif de 425 000 $